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Le Séga Tambour du Chagos désormais inscrit comme Patrimoine Culturel Immatériel


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    Le Séga Tambour du Chagos désormais inscrit comme Patrimoine Culturel Immatériel

    Si vous êtes déjà venu à l’île Maurice, il est quasiment impossible que vous n’ayez jamais entendu parler du ou assister à une représentation de séga. Il est même très apprécié par les étrangers.  Mais pour ceux qui ne le savent pas, le séga est un type de musique propre aux Mascareignes, qui réunit chanson et danse. Parlons-en, d’autant plus que le séga tambour des Chagos (ensemble d’îles se trouvant à quelque 1,800 kilomètres de l’île Maurice) fait la une de l’actualité mauricienne en ce moment. 

    La victoire du Séga Tambour à l’UNESCO
    Le 5 décembre dernier, à l’occasion des célébrations entourant la 14ème édition du Festival Kreol à Maurice, le nouveau Président de la République, Prithivirajsing Roopun, a fait part de son souhait de voir la liste du Patrimoine Culturel Immatériel de l’UNESCO inclure le séga tambour des Chagos, comme est le cas pour celui de Rodrigues.

    Ce souhait a été exaucé ; le séga tambour des Chagos forme, depuis le mardi 10 décembre dernier, partie de la fameuse liste. C’est à Bogota, en Colombie, que s’est déroulée la 14ème session du comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, au cours duquel le style de musique a été accordé cette prestigieuse place.

    Voir leur culture et leur histoire être ainsi mises à l’honneur a provoqué un sentiment de fierté chez les chagossiens. Ils ont exprimé leur immense joie à travers un accueil chaleureux, au son du séga tambour, à la délégation mauricienne qui s’était rendue au comité à leur retour à Maurice.

    Elle était constituée du Ministre mauricien des Arts et de la Culture, Avinash Teeluck, des membres de son ministère ainsi que du meneur du Groupe Réfugiés Chagos (GRC), Olivier Bancoult.

    Ce qui est sûr c’est que désormais, la voix des chagossiens ne cessera pas de résonner.

    Les origines du Séga
    La représentation de séga durant laquelle un homme chante, ravanne à la main et des femmes, vêtues de jupes colorées, dansent, vous est peut-être familière. Cependant, le séga n’est pas que divertissement.

    C’est un genre musical riche en émotions. On retrace ses origines au 18ème siècle, lorsque la colonisation, l’esclavage et la plantation sucrière étaient d’actualité. Le séga était le moyen qu’avait trouvé l’esclave africain, transporté à Maurice et aux Chagos pour travailler dans les champs de cannes, pour exprimer ses joies et ses peines, pour conter son histoire.

    Les instruments utilisés pour le séga sont principalement la ravane, le maravane (ou caïambe) et le triangle. Le premier est incontournable dans la musique du séga. Il est de forme circulaire, fait à partir de bois de goyave de Chine, sur lequel est dressée une peau de chèvre que l’on chauffe avant de jouer.

    Le maravane est originaire de l’Afrique de l’Est et est utilisé particulièrement par les réunionnais pour la maloya, un autre type de musique propre à l’île de La Réunion. C’est un instrument en forme de radeau, composé d’un cadre en bois que l’on remplit de graines puis au-dessus duquel on vient fixer, à l’aide de clous, des tiges de fleurs de cannes séchées.

    Quant au triangle, il n’a pas toujours été parmi les instruments du séga. L’histoire conte que les esclaves utilisaient leurs serpes de travail pour produire le son que produit le triangle. Cependant, comme la serpe causait des blessures et même la mort d’esclaves, les maîtres leur rapportèrent des triangles de l’Europe.


    Ainsi, le séga tambour s’est transmis de génération en génération, jusqu’à occuper une place dans la liste des patrimoines culturels immatériels de l’UNESCO.